Les deux loups formaient une ronde. Ils se toisaient, grondaient, grattaient le sol. Soudain, le mâle bondit dans un cri de rage sur Naora, la gueule grande ouverte. Il tenta de la saisir au cou mais elle l’évita de justesse. La louve lui affubla d’un violent coup de patte sur le museau, ce qui le fit reculer. Elle grogna en lui lançant un regard assassin. Mais le Riverhaven ne se découragea pas et tenta une nouvelle attaque, essayant de prendre la femelle par derrière. Dans une sorte de ruade, elle l’éjecta de nouveau. Agacée par ce petit jeu, Naora sentit sa température interne chuter d’un seul coup. Sa patience atteignait ses limites. Elle n’avait pas que ça à faire de se battre avec un ennemi qui visiblement s’était attaqué à plus fort que lui.

« Je te laisse une dernière chance de partir. Si tu t’obstines, je ferais usage de mon pouvoir. » fit la lupine d’un air menaçant.

Une fois de plus, le mâle garda le silence. N’avait-il donc pas de langue celui-là ? Il observa son adversaire un moment sans bouger. Apparemment, il était en train de jauger de la puissance de la femelle avant de se décider à la réattaquer. Profitant de cet instant de répit, Naora se dit que c’était le moment parfait pour faire une démonstration de force afin de faire fuir son ennemi une bonne fois pour toute. Cela serait plus rapide que de devoir le mettre hors d’état de nuire. La paria se concentra. Elle ferma les yeux brièvement. A ses pattes, de la glace épaisse se forma et avança avec rapidité vers son assaillant jusqu’à l’atteindre. La matière gelée grimpa le long des membres du mâle et commença à geler son visage. Si elle le voulait, elle pourrait tenter de le geler par la bouche. Mais son intention n’était pas de le tuer.

« Fiche le camp et je m’arrête là. » gronda la louve.

Le Riverhaven ne mit à longtemps à se décider et une fois dégager de la glace qui l’emprisonnait, il partit en courant sans demander son reste.


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Le Riverhaven avait déguerpi pour de bon. Naora était maintenant de nouveau tranquille. Mais l’agitation s’intensifiait autour d’elle. De nombreux loups étaient désormais rassemblés et s’appliquaient à rechercher ladite terre. La soigneuse se retourna face à son alpha, restée en retrait selon le désir de la femelle. Elle lui un signe respectueux de la tête et se rapprocha d’elle.

« Je pense qu’on ferait mieux de se séparer pour chercher ce territoire et mettre plus de chances de notre côté pour le trouver. » lui signifia-t-elle.

Sans attendre de réponse ou de réaction de la part de Zephyra, Naora lui adressa un nouveau signe de tête en guise de salutation et reprit son chemin dans une nouvelle direction. La louve au pelage de neige observa les lupins qui passaient à proximité d’elle. Elle en aperçut quelques-uns qu’elle connaissait, d’autres lui étaient totalement inconnus. Sans doute s’agissait-il pour les derniers de membres du Royaume. Il valait donc mieux les éviter dans la mesure du possible afin de ne pas provoquer de nouvel affrontement. Cela ne ferait que ralentir Naora et elle avait horreur qu’on lui fasse perdre son temps inutilement.

La paria cru sentir une odeur intéressante. Instinctivement, elle baissa la tête et huma le sol. Elle avait espoir d’être enfin sur une piste. La louve suivit le chemin invisible qui se dessinait progressivement à ses pieds. Son pas était rapide et ses gestes gracieux. Ses oreilles ne cessaient de pivoter dans tous les sens sur le haut de son crâne, afin de percevoir chaque bruits qui pouvaient annoncer un éventuel danger. Les yeux sans pupilles, presque blancs de la femelle au pelage de même couleur se posèrent à l’horizon. Elle n’aperçut rien qui changeait de l’ordinaire. Ce n’était que le bois à perte de vue qui s’étendait loin devant elle…


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