On lui lançait souvent des roches, car il mangeait a sa faim soirs et matins. Il n’avait jamais vraiment compris que les garde-mangers étaient vides jusqu’à ce qu’on lui demande d’aller chasser avec les loups du Royaume pour garnir à nouveau les lieux. C’était toujours mieux pour la meute que d’avoir l’estomac plein, ainsi ils pourraient combattre les Parias avec plus d’ardeur. Il avait donc décidé de quitter l’Ambassade en quête de quelque chose à se mettre sous la dent… ou plutôt quelque chose à mettre sous la dent de ses chasseurs de prime. C’était ceux-là qu’il favorisait en premier, car c’était ceux-là qui bottaient les fesses des Parias en première ligne.

En quittant le Royaume, il se dirigea automatiquement à la clairière du chasseur, qui regorgeait de proies fraîches et en santé. Comme si Dieu les faisaient apparaître spécialement pour eux. Il se mit dès son entrée à la clairière en position de chasse, le ventre rasant le sol et les oreilles pivotant sur son crâne afin de capter chaque son. Il aperçut rapidement une jeune biche broutant la mousse sur une roche au loin et de suite, il ne perdit pas le temps de la cerner sournoisement. Il se releva et se mit à courir, son regard rouge sanglant s’illuminant, signalant à tous qu’il utilisait son pouvoir pour s’attaquer à sa victime, au repas de ses chasseurs.

La biche s’écrasa rapidement au sol en poussant des bruits gutturaux assez étranges. Ses petites pattes étaient secouées par de violentes douleurs et ses yeux étaient exorbités. Même quand c’était de la nourriture, Balrog prenait un malin plaisir à les faire souffrir. Il cessa d’utiliser son pouvoir et la biche se calma, mais resta au sol, totalement vidée de son énergie. Le grand blanc en profita pour enfoncer ses crocs dans le cou tendre de cette dernière pour mettre fin à ses jours de manière convenable, puis l’envoya valser sur son dos comme si c’était une vulgaire peluche.

Quand Riverhaven verrait qu’il faisait enfin quelque chose pour sa meute, peut-être que les gens commenceraient à avoir plus de reconnaissance à son égard.